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l’aiglon blanc des illinois

— Celle-là n’est pas tatouée ; c’est une marque que je portais quand on m’a remis à ma mère.

— Ah ? Laisse-moi l’examiner, veux-tu ? »

L’Aiglon tendit son jeune bras nerveux : au-dessus du coude, un signe rougeâtre dessinait assez distinctement la lettre N en trois lignes brisées.

« C’est un signe étrange, on dirait une lettre, fit le commandant ; c’est très apparent sur ta peau d’Indien blanc !

— Tu me trouves blanc pour un Illinois, chef Tonty, et tu ne sais pas pourquoi ?

— Dis-le moi ?

— Mère m’a souvent raconté la chose : à ma naissance, j’étais, comme les autres, un papoose cuivré ; mais le Génie des airs m’a pris avec lui pour la durée de plusieurs lunes ; quand il me remit à ma mère, ma peau avait blanchi et il m’avait marqué au bras pour me retrouver plus tard.

— Quels antécédents merveilleux ! Il faudra les raconter au père Membré !

— Hé, et à chef La Salle… dis donc, chef Tonty, vont-ils bientôt venir ?

— Je le crois, mon ami, mais je n’en sais rien ; cependant, je pars demain pour Michillimakinac et j’espère revenir avec de bonnes nouvelles. »