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Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/108

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LA BLESSURE

— Papa m’a dit que le marché allait mal, mais qu’il prévoyait une amélioration demain.

— Tant mieux, je l’espère aussi !

— Alors, puisque vous ne venez pas ce soir… à bientôt !

— À bientôt ! répéta-t-il, sans rien ajouter.

Isabelle, intriguée par son ton un peu bref, se demanda :

— Qu’a-t-il ? L’autre soir, je l’ai trouvé étrange… un moment plus expansif, un autre, raide et morose… Ah mon Dieu, pria-t-elle, joignant ses jolies mains blanches, n’allez pas le laisser s’éloigner de moi ! Vous savez combien je l’aime ! Gardez-le moi, car je crois qu’il m’aime aussi !

Tout le reste de la journée Marcel se livra au travail avec acharnement. Il se fit apporter des sandwiches à son bureau et ne sortit que pour son dîner de sept heures.

Lorsque vint l’heure d’aller chez Jeanine Chimerre, il ne prit pas le temps de refaire un peu sa toilette, mais se rendit tout de suite chez elle.

Le salon où on le fit entrer était faiblement éclairé par une lampe à grand abat-jour rose. Sur le large canapé au fond de la chambre, Jeanine était à demi-couchée, un mouchoir sur les yeux. Elle portait un négligé de georgette mauve, très échan-