— Est-il intelligent ?
— Très intelligent ; Marcel venez ici, appela la sœur.
L’enfant se leva tout de suite, et s’approcha.
— Bonjour, petit Marcel, dit madame Saint-Denis ; veux-tu me donner la main ?
L’enfant leva les yeux vers elle et tendit sa petite main sans hésiter.
— Cher petit, dit la visiteuse, comme tu es sérieux ! Ne sourit-il jamais ? dit-elle à la sœur.
— Oui, madame, très souvent. Marcel, nous irons tantôt, si vous êtes sage, faire une promenade dehors… Êtes-vous content ?
L’enfant regarda la religieuse, et sa figure s’illumina d’un charmant sourire, qui creusa deux délicieuses fossettes dans ses joues pâles…
— Cher mignon ! fit madame Saint-Denis, en l’embrassant : vous ne consentiriez pas, ma sœur, à me le confier pour un mois ou deux ?
— Songeriez-vous à une adoption ?
— Nullement ! Mais je me disais qu’un séjour à la ferme mettrait du rose à ces joues pâles et un peu de vigueur dans ces petits membres là !
La supérieure ne répondit pas et on continua la visite. Lorsqu’elle fut terminée, on retourna au parloir.