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Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/98

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LA BLESSURE

les avait jamais vus, n’en avait jamais entendu parler. Il avait demandé un jour à sa marraine :

— Où sont-ils donc, mon papa et ma maman à moi ?

— Ils sont morts, mon petit Marcel, lui avait-elle répondu.

Puis, plus tard, un des enfants de sa classe, avec qui il avait une querelle, lui avait dit :

— Tu fais ton fier, mais tu n’es qu’un enfant trouvé, élevé par charité !

Marcel avait bondi sous l’insulte, son poing levé pour frapper… Le maître était intervenu et avait fait taire son jeune camarade. Mais le souvenir de ces paroles poursuivait le petit garçon et il questionna sa marraine ; ses réponses furent évasives ; puis, le jour de sa mort, il avait entendu ce qu’elle disait au curé à son sujet et son pauvre cœur d’adolescent en était resté meurtri !

— Elle m’aimait tant, murmura-t-il, et elle était si croyante… Pourquoi Dieu ne lui a-t-il pas inspiré de m’adopter ? Est-ce juste que je souffre ainsi, moi qui ne suis pas coupable ?

Il repassa ensuite sa vie de collégien. Il revit la bonté admirable du curé Roussel, sa patience, la peine qu’il se donnait pour cultiver son talent de musicien, pour lui inculquer le goût de la poésie,