Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/125

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Le soleil se leva, rouge et brillant, un léger brouillard obscurcissait à peine le paysage, tout était calme et silencieux…

Soudain, les yeux perçants du manchot, scrutant la surface du lac, fixèrent un point noir qui semblait se rapprocher ; en même temps, l’écho d’une lointaine clameur fut entendue des fugitifs…

— Vite, vite ! dit le Huron, notre fuite est découverte !

Un canot (un seul) fut bientôt en vue, mais d’autres pouvaient le suivre… il fallait à tout prix arriver avant que les ennemis puissent leur créer des embarras.

Jeannot, ne manifestant aucune peur, suivait crânement le regard du Grand-Castor qui ne perdait pas de vue la barque des Iroquois.

Les premiers canots des fugitifs étaient déjà à l’entrée de la petite rivière lorsque la dernière embarcation l’atteignit ; les légers esquifs passèrent alors tous à la file entre les deux rives enneigées. Il fallait atteindre le lac Seivisala et le village des Sénécas ; de là, en faisant un long détour, l’on pourrait, en sûreté, retourner vers les centres français.

Quel défilé unique et mémorable que celui qui descendait, rapide et silencieux, les ondes glacées de l’étroit cours d’eau ! Cette rivière sinueuse cachait cependant, dans ses détours,