Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/127

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son compagnon fut aussitôt repéré par d’autres soldats et plusieurs balles vinrent se loger dans ce coin du bois, sans sembler l’atteindre.

Le pauvre Amiscou était mortellement frappé ; le trait empoisonné lui avait percé le cœur et le poumon.

Avec une douceur infinie, le chasseur avait extrait, des chairs cuivrées, la flèche cruelle qui les avait transpercées ; il cherchait maintenant à ranimer le blessé en lui faisant avaler quelques gouttes d’eau-de-vie de sa gourde ; Jeannot, écrasé près de son ami, pleurait à chaudes larmes…

— Hé ! faut pas pleurer, mon petit, murmura faiblement le Huron, Amiscou s’en va, mais le Dieu des Visages-Pâles le recevra peut-être dans son ciel… Puis, soupirant :

— Je meurs… j’aurais bien voulu, pourtant, recevoir le baptême !

— Tu vas le recevoir, mon brave, s’écria le chasseur, vite, vous autres, de l’eau ! Il faut baptiser cet homme sans tarder !

— Vous avez raison, dit vivement Dupuis, c’est un cas de nécessité urgente !

Un soldat accourut avec une écuelle pleine d’eau puisée à la petite rivière et, tandis que Brisot et son fils, à genoux, soutenaient le mourant, le capitaine lui versa sur la tête l’eau baptismale et, prononçant les paroles rituelles, il