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Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/13

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I

AMISCOU



VERS la fin d’une radieuse journée d’été, deux canots remontaient les eaux un peu houleuses de « la mer douce »[1], se dirigeant vers un petit bourg indien dont les wigwams[2] coniques se détachaient en sommets inégaux sur la verdure de la forêt. Le couchant dardait sur le village l’embrasement de ses feux et ce spectacle sauvage et féerique, aperçu des canots, souleva des transports d’admiration :

— Quel tableau ! la petite mission semble transformée !

— Oui, n’est-ce pas, merveilleux ? Cette terre de la Nouvelle-France a donc des rives de porphyre… des bois de vermeil ! Mais voyez donc de ce côté ! Les teintes commencent à s’estomper… voici du rose, du mauve, du bleu d’opale… puis des rayons d’or pâli… et regardez ces Indiens, là-bas sur le rivage, on les dirait nimbés d’un halo !

  1. Lac Huron.
  2. Huttes indiennes.