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MORT DU CHAMOIS

— Absolument sûrs.

— Alors, faites, je vous prie, ce qui est nécessaire je vous indiquerai un endroit…

On revêtit le Chamois de sa tunique de guerre. Le panache de plumes auquel il avait droit comme chef de tribu fut placé sur sa tête et les plumes noires et rouges posées sur son épaisse chevelure blanche lui donnaient un air étrangement vivant… On lui mit dans la main son tomahawk ancestral et sur sa poitrine, une amulette pour conjurer le mauvais sort. On l’enroula ensuite dans une grande peau de daim. Dans un coin reculé de la petite cour, on creusa une fosse profonde et doucement… on y descendit le vieux chef, tandis que Ginofenn, en pleurs, priait pour lui ce Dieu des Visages-Pâles en qui le vieil Indien n’avait jamais eu foi…

Lorsque tout fut terminé, la jeune Huronne remercia les Iroquois, et ils la laissèrent pour aller se mettre en faction auprès des ruines du Fort Bull.

De retour dans le wigwam, Ginofenn songea au pauvre petit Français, blessé, malade et n’ayant plus son précieux coffret… Les Iroquois avaient bien dit que les soldats étaient déjà partis… mais qu’importe… Marc reviendrait bien chercher ce coffret auquel il tenait tant… mais, si l’explosion l’avait détruit… impossible, la sainte Vierge était là pour le protéger.

Elle résolut d’essayer de le retrouver… Qu’importait le danger ? Elle était seule maintenant… tandis que Marc avait une mission à remplir…

Alors, bravement, elle se mit en route, se cachant