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Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/15

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LE PARI

élancée, les yeux bleus comme l’azur, les cheveux courts et bouclés, l’air mutin et indépendant…

— Maman, maman, je suis aussi grande que toi ! Vois, dit-elle, entraînant sa mère vers une glace, tu as l’air d’être ma sœur, petite maman ! Tes cheveux sont blonds comme les miens, tes yeux gris ont des reflets bleus, ta bouche a la forme de la mienne !…

C’était vrai que Mme Granville avait l’air bien jeune… mais l’expression de tristesse de ses yeux, dénotait, malgré son sourire, des heures de chagrin… des veillées de larmes… Elle sourit à sa fille et dit :

— Ce n’est pas à moi que tu ressembles, mignonne, c’est à ta grand’mère ! Regarde ! La voici à vingt ans !

En effet, la ressemblance avec l’aïeule, qui souriait dans son cadre doré, était frappante !

— C’est vrai que je lui ressemble à grand’maman ! C’est peut-être pour ça que grand-père me gâte tellement ! Et Marc ? Où est-il donc ?

— Il joue au football, je pense, avec des amis. Il doit être au moment de revenir.

Marc, en effet, était allé à une partie de football ; avec plusieurs de ses camarades, il était à regarder une joute entre deux équipes connues et l’intérêt des petits hommes allait croissant à mesure que la partie devenait plus serrée et que le succès final restait en suspens…

— La Cité ! La Cité ! criaient les uns…

— La Prairie ! La Prairie ! criaient les autres…