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LE PETIT MOUSSE

— Même si je n’y suis plus, mon chéri, dit-elle faiblement, n’oublie jamais ce testament d’honneur !

— Jamais, maman !

Marc songeait à toutes ces choses au lendemain de l’enterrement de sa mère, tandis qu’il errait, triste et solitaire, dans les rues de Brest.

Comme il arrivait sur les quais, il vit beaucoup d’animation et des rassemblements et il demanda ce qui se passait.

— C’est, dit-on le départ pour le Canada, de la flotte de M. Dubois de la Motte. Il y a plusieurs vaisseaux… On dit même que le Gouverneur de la Nouvelle-France sera à bord l’un d’eux !

— Quand part la flotte ? demanda Marc.

— Demain, au petit jour. Tiens, justement, voilà le commandant d’un des vaisseaux qui passe, M. de Hocquart, commandant du Lys, je crois, ou plutôt de l’Alcide !

Marc regarda l’officier galonné, se rappelant avoir vu son père dans un uniforme presque semblable.

Tout à coup, une idée lui vint… Il s’approcha de l’officier, souleva sa casquette et lui dit :

— Monsieur le Commandant, vous n’auriez pas besoin d’un mousse ?

— Qui es-tu, mon petit ami ?