IX
AU WIGWAM DU CHAMOIS
E sergent expliqua à Marc le projet dont il lui
avait parlé et que Mistress Gray avait trouvé
très sage.
— Ce vieil Indien chez qui je veux t’amener, dit-il, est un Oneyout ; il s’appelle Le Chamois et demeure à un demi-mille environ du Fort Bull. Il est seul avec sa petite-fille dont le père et la mère sont morts. Le père était un Huron et demeurait aux environs de Québec, mais quand la petite devint orpheline, son grand-père, Le Chamois, alla la chercher et l’amena à son wigwam.
— Les Hurons, dit Marc, n’est-ce pas une tribu alliée des Français ?
— Oui… mais la petite Huronne ne s’occupe pas de la guerre, elle ne pense qu’à sa religion ! C’est une catholique.
— Oui ? Elle a donc été baptisée ?
— Sans doute, et elle sait toujours quand le missionnaire passe dans cette région. C’est pourquoi j’ai pensé te placer là, chez eux, et lorsque le prêtre français viendra, te confier à lui.