Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/124

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Le sauvage m’a mise par terre et m’a attachée, puis il a bu quelque chose, puis il a noué les bouts de la corde autour d’un arbre tout près de lui… je tremblais tu comprends, et je me pensais finie !

— Alors le Français est venu ?

— Non. Le sauvage s’est couché et s’est endormi ; j’ai regardé autour de moi sans pouvoir remuer. (J’étais couchée sur le côté) et j’ai vu le Français ; il m’a fait un signe avec un doigt sur ses lèvres, comme toi, grand’père, quand tu trouves que je parle trop !

Le capitaine sourit sans répondre.

— Puis, continua Georgette, il m’a glissé un petit poignard, j’ai coupé la corde, je me suis roulée sur sa capote et il m’a tirée à lui sans que le gros sauvage s’en aperçoive !

— Brave garçon ! murmura le capitaine.

— Il m’emporta dans ses bras enroulée dans la grosse cape, tu comprends je ne pouvais marcher, j’étais tremblante de froid et de peur… mais au bout de quelque temps, je ne sais ce qu’il a eu, il a trébuché et m’a mise par terre… c’était dommage, nous étions en vue du fort. Je me suis mise à pleurer et