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AU FORT WILLIAM-HENRY

— Grand-père, est-ce que les sauvages sont pour nous dans la guerre ?

— Très peu d’entr’eux. Nous ne comptons que sur les Delawares, du moins plusieurs tribus de cette nation. Je crois, d’après les renseignements reçus, qu’un petit groupe de ces derniers ont juré la mort des commandants français, pour venger deux de leurs chefs, tués par les soldats de Ticonderoga[1]… mais ce petit peloton n’est pas l’allié des Anglais, il agit seul. J’ai appris que les Sioux, les Ottawas et les Indiens du lac Supérieur se préparent à aller rencontrer à Montréal ou Québec, le nouveau général qui doit arriver de France.

— J’ai peur des sauvages, grand-père ! Ce sont eux qui ont tué mon papa !

— Tu es à l’abri, darling, ne crains rien, ces satanés peaux-rouges ne te toucheront pas ! Ton vieux grand-père est là ! fit le militaire, attirant sur ses genoux, l’enfant devenue tremblante.

Georgette Fisher était toute frêle et menue, ne paraissant guère avoir ses douze ans révolus.

  1. Carillon.