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Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/38

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LE TAMBOUR DU RÉGIMENT

— Tu pourrais dire « mon général » puisque tu es en train de devenir soldat !

— Oui, mon général, répéta Daniel, le regardant avec une figure épanouie de joie, j’en connais plusieurs ; j’ai souvent fait la chasse avec eux quand ils accompagnaient mon père dans ses excursions pour le gros gibier.

— Depuis quand es-tu orphelin ?

— Depuis deux mois, mons… mon général ; lorsque mon père est mort, je suis resté seul, ma mère ayant péri dans l’incendie de notre maison, quand j’étais petit.

— Et ton père était coureur de bois ?

— Il ne l’a pas toujours été ; je me rappelle notre jolie maison, les chambres avec de grands portraits suspendus aux murs… ma petite maman, si blonde, si mignonne… après le feu, tout changea pour moi, et mon père, découragé, devint coureur de bois ! Il m’amenait partout avec lui.

— Tu dois alors savoir mieux courir que lire ?

— Je sais lire aussi, dit La Flèche ; mon père lisait beaucoup ; il m’apprenait à lire, écrire, compter… avait même commencé à me faire