Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/96

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liées ensemble, les canons et les mortiers, sous les ordres de St-Ours ; puis, les Canadiens de Gaspé avec les provisions et l’hôpital et enfin les canots des Indiens glissant à la suite de la flotte des barques françaises ! Quel cortège féerique et inoubliable !

Cette journée du 2 août avait été très chaude, à peine une brise légère avait-elle ridé le miroir des eaux ; vers le soir, tandis que le couchant teignait d’incarnat et de vermeil le flanc des montagnes et la cime des arbres, et donnait au lac des lueurs d’opale, trois points lumineux brillèrent soudain vers l’extrémité de la rive droite…

De la barque où il se trouvait, Daniel les aperçut, et il se souvint qu’un signal devait annoncer au général-en-chef, l’arrivée de la colonne dirigée par de Lévis…

Petit-Cerf, un des quatres guides indiens dans cette marche mémorable, avait dit au jeune soldat :

— À la tombée du jour, lorsque vous serez assez loin sur le lac Harican, regarde à l’orient : si nous sommes arrivés, monsieur de Lévis fera allumer trois feux : c’est le signal convenu !