III
LA COUR JUVÉNILE
N mois s’était passé, un long mois pendant
lequel Henri-Paul avait été détenu
dans la prison des enfants, en
attendant son procès. Il était accusé de vol :
un traîneau, des patins, une poupée.
Pierre Lecomte n’avait pas oublié son petit boiteux de la veille de Noël ; il avait raconté l’épisode à sa mère, lors de son séjour à Charmeilles et celle-ci l’avait engagé à revoir ces pauvres gens qui lui paraissaient si dignes d’intérêt.
Pierre ignorait ce qui s’était passé durant ses trois semaines de vacances ; son bon cœur et les conseils d’une mère qu’il adorait, le portèrent à s’informer de ses protégés d’un soir, et dès son retour à Montréal, il se dirigea vers le quartier pauvre où habitait la famille de l’infirme.
La grand’mère Séguin le reconnut et l’ac-