On savait maintenant que la fillette avait été enlevée. Une femme de la rue Sanguinet, l’avait, de sa fenêtre, vue passer avec un inconnu qui la tenait par la main ; elle avait vu un homme soulever la petite dans ses bras et la mettre dans une automobile mais ces renseignements furent les seuls qu’on put se procurer. La description de l’enfant avait paru dans les journaux : « Six ans, blonde, petite, les yeux bleus, très jolie ; marque distinctive : petite tache de naissance sur le bras droit au-dessus du coude, rouge, forme de fraise. Répond au nom de Mariette Séguin. Parle français et comprend un peu l’anglais. Ne prononce pas ses R ».
— Comment pourrais-tu, dit Pierre au convalescent, faible comme tu es, aider aux recherches ? De plus, si le ravisseur a des complices ici, comme c’est probable, ne te voyant plus dans ton quartier, ils seront moins sur leurs gardes, et ça peut aider à la police !
Ripaul se rendit à l’évidence et consentit à partir.
Il ne songea pas aux frais du petit voyage, ni à ses dépenses là-bas, il s’en alla pâle, un peu chancelant sur sa béquille devenue trop