Le résultat de cet examen fut que Pierre se promit de soumettre le cas à un spécialiste lors de son retour à la ville, mais il ne dit rien de son projet à Ripaul.
Lorsque vint septembre, Madame Lecomte décida que le petit citadin devait aller à l’école. L’enfant avait fait si peu de classe qu’il était urgent, dans son intérêt, de lui procurer un peu d’instruction.
Avec son intelligence vive et sa mémoire facile, il commença bientôt à s’intéresser à ses études.
Depuis le départ de Pierre, Madame Lecomte le gardait chez elle, trouvant qu’il lui rendait maints petits services et qu’il sauvait bien des pas à la bonne Virginie ; il faisait les messages, entrait le bois, apportait le courrier, et lorsqu’il y avait des lettres, s’attardait un instant auprès de sa protectrice pour demander :
— M’sieur Pierre n’a pas de nouvelles, madame… de Mariette ?
Et toujours la réponse était négative ; mais dans le cœur du jeune frère qui l’aimait tant, le souvenir de la mignonne aux boucles blondes demeurait vivace comme aux premiers temps de sa disparition.