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MOMENT DE VERTIGE

Beauvais. Après le mariage de celui-ci, elle continua de demeurer chez lui et ainsi elle vit naître et grandir Marthe et Jacques et leur restait profondément attachée.

Son parler original, son air un peu grognon, ses cheveux gris lissés en bandeaux, sa peau colorée et luisante, ses yeux intelligents, tout cet extérieur révélait bien la campagnarde active et laborieuse que l’on voit souvent dans les campagnes canadiennes ; au moral, elle représentait le type, aujourd’hui si rare de la servante fidèle et dévouée, qui à force de servir la même famille, finit par en faire partie.

Elle eut son roman aussi… plus d’un galant et même un fiancé dans ses années de jeunesse… mais économe à l’excès, aimant l’argent, voulant en gagner, elle remettait toujours à plus tard le moment du mariage, pour éviter la charge de subvenir aux vieux parents de son futur. Puis, les années passèrent… le garçon se lassa d’attendre… et Marcelline vieillissait dans la maison du docteur.

Madame Beauvais, fille de Louvigny Cartier, professeur de philosophie à Montréal, étant restée orpheline dès son bas âge, fut mise en pension chez les dames ursulines, à Québec, où elle reçut une éducation très soignée. Elle passait ses vacances chez des parents de sa mère qui demeuraient dans cette ville.