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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/116

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MOMENT DE VERTIGE

— Je les connaissais de nom, chère enfant, et votre père, de réputation… Si j’ai fait quelque chose pour Jacques et pour vous, croyez que je l’ai fait bien volontiers !

— En tous les cas, je ne l’oublierai jamais ! Ce voyage ! Ce rêve que je ne croyais jamais voir s’accomplir !

— Puisse-t-il vous avoir fait rencontrer le bonheur, Marthe. Je voudrais bien voir un homme comme André Laurent faire la cour à Claire plutôt que cet étranger !

Laure entrait à ce moment et Marthe ne répondit pas, mais elle se disait : lui non plus ne se doute pas du mariage d’André ! Et il semble croire que Luigi… ce serait donc pour ça que madame St-Georges en parait si coiffée ? Je croyais à un flirt personnel ! Enfin, laissons faire ! Quand à moi, Luigi ne m’inspire aucune confiance, il est trop suave… trop doucereux ! Malgré moi, j’ai toujours l’impression qu’il ne pense pas ce qu’il dit ! Mais je me trompe, sans doute… tout comme je me trompais en croyant la maman de Claire aux prises avec le démon de midi !

On s’embarqua à Liverpool et ce ne fut qu’après le départ du paquebot que l’on vit apparaître sur le pont la brune silhouette du comte Luigi. Il s’avança vers les dames et leur baisa la main puis il vint saluer le banquier qui le reçut assez froidement. Il s’occupa ostensiblement de Claire, l’a-