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MOMENT DE VERTIGE

pensez à maman ; à quarante-six ans, si belle, si jeune encore… sans le secours de l’art !

— Oh votre mère, on ne peut pas la comparer ! dit Noël avec conviction ; quelle distinction ! Quelle vraie beauté de traits et quel charme ! Vous, Marthe, vous êtes très belle, mais pas aussi belle que votre mère !

— Noël voilà le plus délicieux compliment qu’on m’ait jamais adressé ! Oui, chère maman, elle incarnait la beauté, la bonté et la douceur !

À mesure qu’ils avançaient dans le village, Marthe échangeait des saluts et des poignées de main avec de nombreuses connaissances. Chacun voulait lui dire un mot et s’informer de Jacques, et la jeune fille, contente de revoir toutes ces figures familières trouvait un mot aimable pour chacun. Lorsqu’ils passèrent devant le vieux home perdu, elle s’arrêta et regarda longuement.

— Aimeriez-vous à entrer et faire le tour du jardin, de la véranda ?

— Je n’oserais pas… c’aurait l’air étrange si le propriétaire arrivait !

— Il n’habite pas la maison, et d’ailleurs, je suis sûr qu’il trouverait fort naturel ce désir de votre part.

— Vous croyez ? Alors entrons ! Combien je lui suis reconnaissante à cet inconnu de n’avoir tout abîmé !

Noël ne parlait pas ; il tenait le bras de Marthe