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MOMENT DE VERTIGE

goût des complications… d’ailleurs la petite Claire St-Georges ne l’aime pas vraiment… c’est une cervelle d’oiseau… elle est gentille, mais superficielle… ce qu’elle aime en Luigi, c’est son titre de comte ! Ce sera encore un mariage mal assorti que celui-là !

Marthe ne répondit pas. Alors André, quittant le ton un peu cynique de ces derniers moments, se pencha vers elle et lui dit avec émotion :

— Mon amour pour vous n’en est pas un qui puisse s’éteindre… mon culte de la femme, c’est vous et vous seule ! Parmi tous ces bonheurs engloutis, ces âmes séparées, restons vous et moi unis de cœur, en attendant que je puisse vous faire mienne à jamais !

— Vous savez bien que celà ne se peut pas ! Ma religion le défend !

— Les prêtres vous le défendent… mais la religion, c’est Dieu, et Dieu ne défend pas l’union de deux êtres qui s’aiment !

— Dieu nous parle par la voix du prêtre, dit Marthe ; ce fut la foi de mes parents et c’est la mienne ! Je ne puis abandonner mes croyances !

— Qui vous parle de les abandonner ? Vous ne ferez que modifier un peu l’observance d’une discipline que ne peut se maintenir avec la marche du temps !… Et je vous rendrai si heureuse, Marthe ! Vous oublierez tout… tout… sauf mon amour pour vous ! Je vous veux à tout prix ! Rien