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MOMENT DE VERTIGE
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chenapan, un vieil ivrogne… mais, Dieu me pardonne, cet enfant là m’a changé ! Et foi de St. Patrick, je n’ai pas pris un seul coup depuis qu’il m’a sauvé ! Je lui suis dévoué corps et âme et je le veillerai si bien que je l’aiderai à revenir à la santé… vous verrez, miss Marthe, si vous me laissez faire !

— Mon pauvre Tom, dit Marthe, touchée de son évidente sincérité, que ferez-vous ensuite ? Nous ne sommes pas riches ! Nous ne pourrions vous payer !

— Et qui parle de se faire payer ? Ce n’est pas de l’argent que je veux, c’est lui, le « boy », le brave m’sieur Jack qui m’a sauvé de la rivière !… Le vieux Tom, ému, parlait en phrases saccadées, tremblantes, malgré ses efforts pour s’affermir la voix.

Marthe ne put que lui donner l’espoir que le docteur Lefranc qui arrivait ce soir là y consentirait !

— Je plaiderai votre cause, lui dit-elle.

— Dans ce cas je suis tranquille, dit Tom.

— Allez voir le malade et venez me donner des nouvelles, dit la jeune fille.

En songeant à tout ce que lui avait raconté l’Irlandais, elle se sentait fière et attendrie. Quel bel acte il avait accompli ce jeune frère, cet enfant de vingt ans à peine. Et comme ce vieux Tom lui serait dévoué maintenant… la sincérité et l’affection éclataient dans ses paroles.