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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/251

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MOMENT DE VERTIGE

— Oui, je crois que nous nous comprenons bien… pourtant nos deux vies son bien différentes !

— Tant que ça ?

— Oui. Vous, vous êtes mondaine, vous avez des amis riches, vous êtes élégante… « d’un chic épatant » comme dirait Jacques, et vous faites la grande vie, malgré votre bureau !

— Vous aussi vous êtes bien mise et bien chic !

— Merci ! Mais je sais la différence ! Je suis bien mise ici, je ne le serais pas à Montréal… mais peu m’importe ! Je vis dans mon petit village, dans mon vieux home, seule avec maman et mes souvenirs !

— Moi, je n’ai plus de chez nous, dit Marthe.

— Vous en aurez peut-être un bientôt… N’avez-vous pas un ami bien riche… presqu’un fiancé ?

Marthe tressaillit :

— Non, dit-elle, je n’ai pas de fiancé. J’ai de bons amis et surtout une amie de cœur, Irène Defoye. C’est la sœur de Claire St-Georges. Elle a un amour de bébé, un poupon de quinze mois… Je l’adore ce petit Dan là !

— C’est étrange, dit Geneviève, je me figurais que vous seriez toute autre ! Vous êtes tellement plus simple et plus unie que je ne l’aurais cru !

— Pourquoi, grand Dieu ?

— Mais… parce que vous êtes une jeune fille du grand monde, une beauté à la mode, habituée au luxe, à l’adulation, à la vie mondaine…