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MOMENT DE VERTIGE
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taine d’années et j’ai toujours vécu dans la Province de Québec, c’est pourquoi je parle le français.

J’ai toujours été plus ou moins ivrogne, mais jamais voleur !

Il y a cinq ans, j’ai rencontré, sur les quais, un jeune italien du nom de Pietro Lulli, un aventurier, ancien valet de chambre d’un comte florentin, disparu pendant la guerre. (C’est du moins ce qu’il m’a dit lui-même dans le temps). Nous nous comprenions parfaitement, car il parlait bien le français et même un peu l’anglais. Il était plus instruit et plus jeune que moi et semblait bien intelligent. Il m’amena à une taverne où nous primes un verre ensemble. Le lendemain, je le rencontrai encore et plusieurs jours de suite… bientôt, on était copains !

Un jour, il me dit :

— J’ai chipé une petite auto à un garçon en brosse… viens-tu faire un tour ?

— C’est bon, que je dis, allons-nous ?

— N’importe où… sur la grande route !

— On ne nous pincera pas pour l’auto ?

— Pas de danger ! Le garçon croit son auto en garage… et il est parti pour les États Unis.

— C’est dit, alors, On part ensemble ! Des bourgeois en voyage, pas vrai ?

C’était novembre et il faisait froid. Nous filions