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MOMENT DE VERTIGE

Le curé s’assit auprès de Marthe et lui prit la main :

— Ma petite Marthe, dit-il, avec un tremblement dans la voix, vous avez une grande foi dans le bon Dieu, n’est-ce-pas ?

— Oui, monsieur le curé, mais qu’y a-t-il ?… Ciel ! J’ai peur !… Noël a dit : un accident…

— Oui, mon enfant, un accident bien grave… Votre pauvre maman….

— Maman !… Blessée ?

— Hélas !

— Non ! Non ! fit-elle étouffant un cri, pas…

— Oui, hélas ! dit le curé, tandis que ses bons yeux se remplissaient de larmes… Il vous faut être bien forte, pauvre petite, car votre papa…

— Papa ? répéta-t-elle, comme dans un rêve…

— Gravement blessé ! continua le curé ; on va les ramener ici dans quelques minutes !

Marthe se leva en chancelant, pâle comme un lys et suffoquée, puis retrouvant sa voix dans un cri déchirant :

— Nini ! Nini ! appela-t-elle, et comme celle-ci arrivait en s’essuyant les yeux, la pauvre jeune fille s’abattit sans connaissance dans les bras de la fidèle domestique.