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MOMENT DE VERTIGE

— Ni moi, aucune, répéta Marthe.

— Alors je vais lui en parler et nous arrangerons tout ça. Il va falloir un conseil de famille, je vais m’en occuper ; docteur Lefranc, pouvez-vous m’accompagner jusqu’à mon bureau ?

— Certainement, dit Noël en se levant.

— Alors, au revoir, mademoiselle, au revoir, Jacques… je reviendrai quand j’aurai les papiers nécessaires. Bon courage pauvres enfants, ajouta-t-il, avec une sympathie qui dénotait le bon cœur que cachait son apparence froide et sévère.

Lorsque le notaire et Noël furent sortis, Jacques et sa sœur restèrent quelques instants silencieux.

— Pauvre Jacquot, dit Marthe, mettant son bras autour du cou de son frère, tes études… tes projets…

— Finies les études ! dit Jacques en l’embrassant, les projets… je croyais que nous avions de la fortune, alors… mais il faut que je travaille maintenant… et toi, que vas-tu faire ?

— Moi aussi, dit Marthe bravement ; depuis la guerre, presque toutes les jeunes filles travaillent !

— Mais que peux-tu faire ? Des leçons de piano ? Ça ne doit pas donner grand chose !… Tu ne sais ni la sténographie ni la clavigraphie !

— Sotte que j’ai été de ne pas apprendre ces choses, dit Marthe, je vais m’y mettre au plus tôt ! Mais sans maman, sans père… quelle vie ! dit-elle en sanglotant.