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MOMENT DE VERTIGE
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des lilas… Elle regarda autour d’elle, et sa chambre lui parut laide, froide et banale.

Banale, oui, en effet, cette chambre de pension, propre et convenable, avec son parquet verni, le minuscule carré de tapis, le petit bureau à toilette avec sa glace commune, les deux chaises de rotin, le lit étroit avec sa couverture d’un rose un peu fané… Seule une petite table à écrire, où de belles roses s’épanouissaient dans un joli vase auprès du buvard et de quelques livres, donnait à la chambre un air habité et personnel.

Marthe se dévêtit rapidement, mit son réveil pour sept heures, fit une courte prière et se mit au lit.

Mais le sommeil ne vint pas tout de suite. Avec la pensée de sa chambre de Bellerive, les souvenirs de son bon home d’autrefois lui revinrent en foule et elle se prit à revivre en esprit sa vie depuis plus de deux ans.

Lors de leur arrivée à Montréal, Jacques la conduisit chez leur tante, mademoiselle Beauvais de Choiseul qu’ils connaissaient un peu pour l’avoir vue quelquefois durant leurs années d’études. La vieille dame les reçut avec bonté et affection. Puis Marthe resta auprès d’elle et Jacques partit pour aller retrouver monsieur St. Georges, qui lui avait trouvé une petite chambre pour un prix modique.

Dès le lendemain, Marthe se mit à ses leçons de sténographie et dans peu de temps elle fut en état