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MOMENT DE VERTIGE

André à sa compagne. Dites-moi ce que vous êtes devenue depuis ma visite à Bellerive. Dès mon retour à Montréal, dans le temps, je suis parti à l’improviste, appelé par dépêche à Chicago pour affaires… depuis… oh depuis… j’ai gâché ma vie !… Mais parlez-moi de vous !

— De moi ? Vous n’avez rien appris à mon sujet ? Vous n’avez donc pas vu de journaux de Montréal, ni reçu de lettres des St-Georges ?

— Je n’ai reçu de Montréal que des lettres d’affaires et les journaux quelquefois, mais pas régulièrement.

— Alors vous ne savez pas que mon père… ma mère… le jour même de votre visite… Et d’une voix brisée, les yeux pleins de larmes, elle lui apprit le terrible accident.

— Pauvre enfant ! dit André en lui prenant la main dans un élan de sympathie bien sincère, croyez-moi, je n’en savais rien ! Et votre frère ?

— À Montréal… en train de devenir banquier ! dit-elle en souriant à travers ses larmes.

— Et où demeurez-vous maintenant ?

— À Montréal, en pension avec Jacques. J’ai un bureau, continua-t-elle, je suis devenue une travailleuse… quoique dans le moment, je sois une gâtée ! De retour au pays, je reprends ma position !

— Je vous avais devinée vaillante, dit-il, j’en ai