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MOMENT DE VERTIGE

dans ses rêves les plus extravagants, elle n’aurait pu soupçonner l’existence.

Après les premiers soirs, le banquier ne les accompagnait que rarement, mais sa femme n’y manquait jamais. Le Comte Luigi s’étant fait son cavalier servant, elle en ressentait une secrète vanité et le traitait très amicalement.

Les visites de Laure dans les salons de beauté devinrent de plus en plus fréquentes… nul trace de gris dans ses cheveux bronzés ! Ses jolis traits, que l’on retrouvait dans la figure de Claire, conservaient encore bien du charme et son mari disait d’un air un peu moqueur :

— Attention, Claire ! Ta maman a l’air presqu’aussi jeune que toi !

— Oh, maman est à la page ! Rien de vieux jeu chez elle !… Et toi, papa, tu fais semblant de rien, mais j’ai vu des jolies personnes te faire les yeux doux sur le boulevard !

— Ne dis pas de sottises ! fit le banquier avec humeur, se remettant à lire son journal.

Claire prenait ordinairement pour compagnon dans leurs sorties du soir, le jeune docteur Lefranc, ou, lorsque celui-ci ne venait pas, Stephen Harris, André Laurent, assidu auprès de Marthe, la pilotait partout, et ils devinrent très bons amis.

Cependant Marthe, trop intelligente et trop cultivée pour apprécier uniquement le Paris du plaisir,