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« Fais passer ton esprit à travers le malheur,
« Comme le blé du crible, il sortira meilleur. »

VICTOR HUGO.


I




ÀTRAVERS les persiennes vertes le soleil s’infiltrait doucement, baignant d’un jour tamisé la jolie chambrette, avec ses meubles blancs et ses tentures de cretonne bleue.

Un air tiède et parfumé entrait par la fenêtre ouverte, les muguets du jardin commençaient à éclore et juin fleurissait les lilas.

Marthe ouvrit les yeux : — Déjà neuf heures ! dit-elle paresseusement, regardant la petite pendule près d’elle.

À ce moment la porte s’ouvrit donnant passage à une bonne qui apportait un déjeuner appétissant.

— Bonjour, Nini ! Je viens de m’éveiller ! dit la jeune fille en étirant ses bras blancs.

— Bonjour, mam’zelle Marthe. Faut déjeuner ben vite, pi vous lever ! Y fait beau, y fait chaud, que c’est péché de rester au lit !