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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/97

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MOMENT DE VERTIGE
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le théâtre, et bu un peu trop de champagne, elle réussit à glisser une drogue dans mon verre… Je ne m’endormis pas tout de suite, paraît-il, mais je ne me rappelle plus du tout ce qui se passa après le souper… quand je repris mes sens, je me trouvais chez elle, couché sur un divan… et il faisait grand jour ! Elle, en toilette blanche, assise dans un fauteuil, épiait mon réveil et je remarquai à son corsage quelques fleurs d’oranger…

— Mon cher mari ! dit-elle, venant à moi, tu vas mieux, dis ?

— Quelle est cette farce ? répondis-je en me levant.

— Quelle farce ? Mais chéri, ce n’est pas gentil de dire cela à ta femme !

— Trêve de plaisanterie ! dis-je ennuyé, où est mon chapeau ?

— Tu ne vas pas me quitter ! s’écria-t-elle en pleurant, sitôt après notre mariage !

Au milieu de mes exclamations de colère, elle m’expliqua que le champagne aidant (elle ne parla pas alors de la drogue) je lui proposai de l’épouser et que nous étions allés, au petit jour trouver un ministre, munis d’un permis qu’elle s’était procuré d’avance. Elle me fit voir le certificat de mariage, me nomma les témoins, mit la chose hors de doute !

— Pauvre, pauvre vous ! murmura Marthe.

— Alors, malgré ma colère et mes injures, elle