Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/110

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Mon amour toutesfois est vain,
Et je ne reçois qu’un desdain
Pour loyer de mon vœu fidelle !
Philandre, accablé de langueurs,
Sceut lors que peuvent sur les cœurs
Les douces plaintes d’une belle.

Il en fut vivement touché ;
Mais son ressentiment caché
N’empescha pas que sa parole
Ne tesmoignast que la beauté
Que les dieux lui avoient osté
Estoit sa seule et chère idole.

Car il dit après maint souspir :
– quand les dieux bruslans du désir
D’emporter dans le ciel ma belle
M’en eurent, hélas ! Escarté,
Je fis vœu de n’estre arresté
Au joug d’autre beauté que d’elle.

Je ne regarde point les cieux.
Sinon par ce que ses doux yeux
Y luisent brillans de lumière ;
Car s’ils estoient dans le tombeau
Je ne verrois plus le flambeau
Qui faict maintenant sa carrière.