Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/121

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Quand elles furent sur le bord
Appercevans ce berger mort
(car il l’estoit en apparence)
Elles ressentirent au cœur
Une pitoyable douleur
Enaigrir leur resjoüissance.

Mais quand Florize l’apperceut
Soudain en l’àme elle receut
Une si poignante blesseure,
Qu’ayant son esprit abattu
Elle dit, – eh, quoy ! Tardes-tu
D’aller dessus la tombe obscure ?

Chétive donc encor tu vis,
Et volage tu t’asservis
Aux loix d’une prison nouvelle.
Philandre, hélas ! Pardonne-moy
Je me remets dessous ta loy,
Et ne veux plus estre infidelle.

A ces mots, elle l’embrassa
Et cent fois ses lèvres pressa
De sa bouche de pleurs moüillée,
Disant : – hé ! Reviens mon vainqueur,
Non la pureté de mon cœur
N’est point encore du tout soüillée.