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Ouvre donc tes beaux yeux, mon cœur,
Ou bien je te croiray trompeur.
Te suis-je pas ore aussi chère
Qu’autrefois quand remply d’amour
Tu m’allois jurant que le jour
Te plaisoit moins que ta bergère ?
– Philandre alors r’ouvrant ses yeux
Avec un regard gracieux
Poussa ceste douce parole,
Florize, mon âme, mon cœur,
Que je baise ton œil vainqueur,
Que je t’embrasse mon idole.
– Lyridan en ce point venu
Que Philandre ayant recogneu
De son cœur la douce demeure,
Enlassoit son col de ses bras
S’escria hautement : – hélas !
A quoy tient-il que je ne meure ?
Un chacun, en cet accident,
Estonné s’alloit regardant,
L’un, esjouy de voir Philandre
D’un plus joyeux son œil baignoit :
L’autre qui Lyridan plaignoit
A luy par pitié s’alloit rendre.