Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/143

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Mais légère elle s’envola.
Alors son ame s’afola
Voyant sa richesse ravie
Par la rigueur d’un fier trespas,
Et s’esveillant dit : – donc, hélas !
Florize, tu n’as plus de vie.

Ha ! Que vous m’estes ennemis,
Cruels destins, ayant permis
Que Florize me fust ostée !
Florize, en qui gisoit mon bien,
Florize sans qui je n’ai rien
Qu’une ame d’ennuys agitée.

Las ! Mais que sert de plus tarder,
Si je ne puis te posséder
Tandis que le soleil du monde
Esclaircira mes tristes yeux ?
Hé ! Je te reverray mon mieux
Au moins parmy la nuict profonde.

Toutesfois premier que partir
Je veux en ruisseaux convertir
Mes yeux pour pleurer ta ruine,
Et t’enfermer dans le tombeau,
Puis quittant le jour mon plus beau
J’iray voir la parque mutine.