Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/32

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− quoy ? Tu appelles donc fierté
Une marque d’honnesteté,
Luy dit Florize. Ha ! Cléonice,
(ainsi la nymphe se nommoit)
Estimes-tu que s’il m’aimoit,
Que j’eusse à desdain son service ?

Le feu dont il dit que l’ardeur
Luy brusle nuict et jour le cœur,
Ce n’est qu’un feu imaginaire.
Mais, ne parlons plus de l’amour ;
Ains, taschons d’employer le jour
A ce qui mieux nous puisse plaire.

Quelque jour s’escoula depuis,
Sans se revoir, car ses ennuis
L’esloignèrent dans les bocages,
Où langoureux il se plaignoit
Voire les oiseaux enseignoit
A plaindre avec luy ses outrages.

Elle qu’amour et le regret
Dévoraient d’un souci secret,
Cependant se mouroit d’envie
D’alléger sa triste langueur,
Et luy dire qu’amour vainqueur
L’avoit à son joug asservie.