Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/51

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Et bandant l’oreille à ce son,
Qui faisoit naistre un vif soupçon
A son âme d’amour esprise,
Il ouyt une voix en l’air,
(bien que confusément) parler
Et de Philandre et de Florize.

Soudain, par mille traicts jaloux,
Amour lui altéra le poulx,
Et le fit courir à la plainte,
Aux tristes souspirs, et aux pleurs
Ordinaire recours des cœurs
Blessez d’une amoureuse attainte.

Puis, laschant ses moites regards,
Tournez en cent diverses parts,
Il vit, sur l’escorce d’un arbre,
Philandre et Florize enlassez :
Ses esprits soudain oppressez
Le firent semblable à un marbre.

Car, privé de tout mouvement,
Il n’eut point d’autre sentiment
Que celuy de sa flame ardente ;
Mais enfin, revenu à luy,
Parmy son violent ennuy,
Il dit d’une voix triste et lente :