Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Elle est en la plaine des morts,
Et la tienne anime ton corps :
Que si tu tiens rien de Philandre,
C’est seulement l’affection
Dont ta douce perfection
Le sceut en ses forests esprendre.

– mais, dit-elle, pourrois-je bien,
M’attachant d’un autre lien
Au joug d’une prison nouvelle,
De mes premiers chaisnons sortir,
Et de l’eau d’oubly amortir
Une flame si douce et belle ?

Ha ! Lyridan, il ne se peut,
Amour d’un si doux miel me peut
En ma gloire si peu durable,
Que mesme il n’est point dans les cieux
De nectar si délicieux,
Ni heur à mon bien comparable.

– nymphe unique en ta fermeté,
Je louë bien ta loyauté
Qui sacrifie mille larmes
Au souvenir de ton vainqueur ;
Mais je blasme aussi ta douleur
Qui ternit tes amoureux charmes.