Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/97

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Au fonds d’un beau val s’assembloit
Sa claire eau qui rien ne troubloit,
Où les bergères sur la terre
Dans ses cristalines froideurs
Alloient alléger les ardeurs
Qu’allumoit la torche ethérée.

Là, Philandre, accablé de dueil,
Moüillé des larmes de son œil,
Et ennuyé de tant se plaindre,
Sans treuver de l’allégement
Au feu qui l’alloit consumant,
Vint pour l’alentir ou l’esteindre.

Ce lieu paré d’arbres divers
D’ormes, planes, et saules verds
Et tapissé de verde mousse,
Luy sembla celuy où un jour
Florize le blessa d’amour
Par le charme de sa voix douce.

Ce souvenir le fit pleurer,
Et puis tristement souspirer,
Meslant ses soupirs et ses plaintes
Aux pleurs que versoit l’amitié,
Pleurs qui donnèrent par pitié
Aux rochers mesmes des atteintes.