une profanation ; mais du moins il en exprima son mécontentement à plusieurs amis qui ont gardé le souvenir de ses confidences sur ce point ; quelques-uns même ont respecté une volonté maintes fois exprimée, en détruisant ses propres lettres après sa mort[1]. Cependant, il se laissa entraîner à écrire sur Flaubert une étude qui, précisément, devait paraître en tête des Lettres à George Sand[2]. Il le fit avec une pieuse réserve, ne s’arrêtant, dans la vie de son maître, qu’aux détails biographiques de première importance, aux grandes dates, aux faits essentiels déjà connus, faisant revivre, avec ses souvenirs personnels, l’homme passionné, sincère et généreux, tel qu’il se livrait à ses amis, dans l’admirable retraite de Croisset, s’attachant surtout à détruire des légendes ou à corriger des erreurs établies sur la doctrine et sur la méthode de l’artiste. Cette notice impartiale, respectueuse et complète, est un modèle ; et c’est ainsi, sans doute, que Maupassant aurait voulu être compris et raconté.
- ↑ Cf. les lettres d’Albert Cahen d’Anvers et de M. H. Cazalis à A. Lumbroso, Souvenirs sur Maupassant, pp. 585 et 586.
- ↑ Lettres de G. Flaubert à G. Sand, précédées d’une Étude par G. de Maupassant, Paris, Charpentier, 1884. Cette étude est reproduite en tête du tome VII (Bouvard et Pécuchet) des Œuvres complètes de G. Flaubert, édit. Ne varietur. Soc. franc, d’édit. d’art. Paris.