Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/298

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cet entêtement, sous cette susceptibilité exaspérée, se devinent les premiers troubles pathologiques.

Plusieurs des œuvres inédites de Maupassant, même parmi celles qui étaient inachevées, furent publiées après sa mort. Mme de Maupassant autorisa ces publications ; peut-être même les a-t-elle encouragées, malgré la volonté maintes fois exprimée de son fils. Ses amis se rappelaient pourtant lui avoir entendu « manifester une réprobation absolue contre les publications posthumes en gênéral et en particulier contre la publication des correspondances privées[1] » ; il ajoutait qu’il ne voudrait à aucun prix qu’on éditât après sa mort une œuvre quelconque de lui.

La librairie Ollendorff trouva dans ses manuscrits la matière de trois volumes de nouvelles inédites : les Dimanches d’un Bourgeois de Paris, le Père Milon et le Colporteur. Beaucoup de ces nouvelles présentent un intérêt documentaire particulier : elles sont, comme on l’a montré, autant d’esquisses, de premières ébauches ou de notes que Maupassant rédigeait pour les reprendre ensuite et les utiliser dans ses romans ou dans ses nouvelles définitives[2]. On a publié aussi, dans des études fragmentaires, presque tous les vers de jeunesse auxquels l’auteur n’avait pas voulu faire

  1. A. Lumbroso, p. 585, d’après une lettre de M. Albert Cahen.
  2. Cf. E. Maynial, la Composition dans les premiers romans de Maupassant. (Revue bleue, 31 octobre et 7 novembre 1903.)