Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/41

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il les retrouve en refaisant toute l’histoire d’une existence qu’il a sans doute connue et dont, en tout cas, il a emprunté bien des traits à sa propre vie, et à celle des personnes qui entourèrent son adolescence. Des falaises d’Yport aux enclos plantés de pommiers qui bordent la grande route du Havre, dans un cadre très restreint, mais que la nature a fait extraordinairement varié, l’auteur promène pendant de longues années ses personnages et retrouve avec eux les menus événements et les distractions habituelles qui marquèrent sa jeunesse : c’est lui qui s’en va en mer, avec les marins d’Yport, pour visiter les grottes des environs, ou pour pêcher et a lever au clair de lune les filets posés la veille[1] » ; c’est lui encore qui navigue sur les étangs à travers de vrais chemins taillés dans une forêt de roseaux secs », passant toute une journée à ramer, assis entre ses deux chiens, tout préoccupé de projets de chasse ou de pêche[2] ; et c’est enfin de ses propres chevauchées qu’il se souvient, à travers les vastes plaines fouettées par le vent marin[3].

Il acquit à ces exercices une santé robuste et une vigueur physique remarquable. Ses photographies, ses portraits, les souvenirs de ceux qui l’ont connu entre dix et vingt ans nous le montrent avec

  1. Une Vie, p. 27.
  2. Ibid, p. 189.
  3. Ibid., pp. 194 et suiv.