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fugitives, notamment une comédie en un acte, la Demande, et un drame en trois actes, la Comtesse de Béthune.

Le canotage n’était pas, en effet, la seule préoccupation de Maupassant, même aux plus beaux jours de la Feuille à l’envers, La poésie et le théâtre, qui passionnaient déjà son enfance, semblent le tenter ou tout au moins l’intéresser encore : entre deux dimanches de grand air et de pleine eau, il continue son apprentissage littéraire, sous la discipline exigeante et affectueuse de Flaubert. On dirait même que les vers qu’il écrit à cette époque ne sont pour lui qu’une sorte d’exercice de virtuosité ou d’assouplissement, et qu’ayant pressenti sa véritable vocation il se prépare, par un jeu difficile, à cette langue aisée, claire et précise qu’il allait mettre au service d’une observation très clairvoyante et longuement exercée. Malgré la rareté de ses confidences, ses amis devinaient sans doute ce qu’il voulait faire. Mais quand ils l’interrogeaient ou cherchaient à hâter son inspiration, il répondait simplement ; « Rien ne presse ; j’apprends mon métier[1]. »

II

Il l’apprenait patiemment, courageusement, avec


  1. Rapporté par H. Roujon, loc. cit.