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LES POÈTES FRANÇAIS.



La route zigzague, et nos bêtes vont l’amble
Dans l’air capiteux et chaud comme l’amour.
Nous ne dirons pas la majesté du jour
Ni notre bonheur de l’admirer ensemble.


Par ici, l’Arabe a longtemps régenté :
Et quand nous serons sortis du breuil sonore
Étincelleront les murs de Roquemaure
Saturés de sang, brûlés de volupté.


Là, dans une salle où sur le luth de frêne
La jeune sultane a chanté ses langueurs,
Sous le dais de pourpre, attend les voyageurs
Un lit parfumé de sauge et de verveine.