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Le jugement.



Le soir que le vrai Dieu dénombrera tes crimes
Et te demandera ce que tu fis de bien,
Il se peut que ta voix ne lui réponde rien,
Tant tu seras ému dans ces instants sublimes.

Il te faudra pourtant te défendre, ô pécheur,
Si tu veux éviter la sentence sévère.
Alors, après avoir écarté ton suaire,
Tu prendras dans tes mains et montreras ton cœur :

Ton cœur de fou, ton cœur d’orgueilleux et de faune,
Qui brûla chaque nuit, qui saigna chaque jour,
Ton cœur qui sut tous les supplices de l’amour :
Et le vrai Dieu, je crois, dira qu’il te pardonne.