Page:Mazade - Le Sommeil qui guérit, Maloine-Mayolez-Alioth.djvu/15

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de prêtre du feu et du métal [1], traita par l’hypnose une maladie nerveuse dont il avait été frappé quelques mois avant de s’emparer du trône. M. de Burigny, de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres, a, aux environs de l’an 1770, soutenu que Ptolémee Philadelphe, importuné par des obsessions étranges, résolut de recourir au sommeil sacré et se détermina, dans ce but, à faire venir de Sinope la statue célèbre (et, qui sait ? hypnotisante) d’un dieu qu’il appela Sérapis, dieu qui résultait de la confusion avec Osiris-Apis de l’un des immortels de l’Hellade, peut-être Zeus ou Poséidon, mais, plus probablement, Asclépios. Et, dix-sept siècles avant la naissance de Burigny, Strabon a assuré que les plus honnêtes gens d’Egypte allaient s’étendre tout de leur long dans le temple de Sérapis, non pas parce que c’était une manière bizarre de prier et de consulter cette divinité, mais parce que c’était un assez commode et tout à fait sûr moyen de dormir. Et les prêtres y gagnaient de la gloire et, quelquefois, de l’argent.

Cet usage de coucher dans des monuments consacrés au culte s’était promptement répandu par tout le monde civi-

  1. Héphæstos était, on le sait, considéré comme le dieu du feu et des arts métallurgiques. Ses prêtres pratiquaient heureusement l’hypnothérapie. Galien parle d’un temple d’Héphæstos près de Memphis, temple dans lequel on allait s’endormir ou se faire endormir pour guérir.