Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/10

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4 LES ÉVANGILES.

obscurément préparé la guerre jusqu’au moment où il a paru bon de lancer des brûlots, ou des pièces mieux dissimulées, qui heureusement ont jusqu’ici causé plus de peur que de ravages : on dit qu’il s’en prépare encore. Puisque, Messieurs, la lutte religieuse s’engage sur le terrain des Evangiles, il faut s’y transporter. Il en est de la lutte pacifique des idées, dans le champ ordinairement tranquille de la critique, comme des combats d’un autre genre : le soldat, quelque part qu’il soit, doit accourir au bruit de la bataille. Sans doute, Messieurs, je n’ai point la vaine prétention de croire nécessaire mon faible concours. L’autorité des Evangiles ne court aucun péril. Les folles attaques dirigées contre elle ne sauraient l’ébranler ; on ne peut en douter un instant, la victoire est assurée ; mais, Messieurs, un soldat aime à se mêler aux soldats, un jour de bataille ; et on pourrait regretter de s’être alors abstenu. Nous devons, d’ailleurs, ne point oublier que si les attaques dirigées contre les Evangiles sont impuissantes contre eux, elles peuvent atteindre la jeunesse enthousiaste et les âmes mal défendues. Le prêtre doit les couvrir de l’égide de la science sacrée. Il est une espérance modeste que je veux entretenir : c’est que les tranquilles discussions dans lesquelles nous allons nous renfermer, en nous tenant, de propos délibéré, à l’écart des joûtes brillantes où s’entrechoquent les éloquentes passions, satisferont au besoin de certaines âmes, qui veulent, avant tout, être éclairées et instruites. Nous pèserons tranquillement les idées ; nous ne jugerons point les personnes. Nous sommes d’autant