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Page:Meignan - Les évangiles et la critique au XIXe siècle, 1864.djvu/110

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104 LES ÉVANGILES.

Nous ne voulons point nier l’efficacité de ces moyens puissants par lesquels Jésus-Christ s’est fait de nombreux disciples. Mais ces moyens de conviction ajoutés aux miracles ne les rendent point superflus. — Jésus-Christ a refusé des miracles à plusieurs de ceux qui lui en ont demandé. Pourquoi ? Parce qu’il ne lui convenait pas d’exaucer des sollicitations indiscrètes, hostiles, défiantes, injurieuses, émanant soit d’ennemis résolus quand même à discuter et à nier, soit d’une foule qui ne se proposait que la satisfaction d’une vaine curiosité. Jésus-Christ opérait des prodiges quand et comme il le voulait, s’inspirant de sa divine sagesse et de son amour pour le salut des hommes. Ce n’était point pour étonner les foules oisives, ni pour exciter leur admiration par des coups de théâtre que le Sauveur était venu dans le monde. Encore moins voulait-il, en présence d’ennemis envieux et sans bonne foi, fournir des prétextes à des insinuations et des explications malveillantes et calomnieuses. Comment le Fils de Dieu aurait-il accepté l’orgueilleuse prière de ces méchants osant lui prescrire, pour lui tendre des pièges, des miracles à leur gré ?

Cependant, même dans ces circonstances, le Christ invoquait en signe de sa mission les miracles accomplis dans le passé, et les miracles qu’il accomplirait encore. « Cette génération, disait Jésus-Christ, est une génération perverse... ; elle veut des miracles... ; mais il ne lui sera

1 S. Luc, XI, 29 et 30.

2 Id., VII, 22.