SIXIÈME LEÇON. 113
magiciens, les sorciers, les esprits, les diables, diablesses et diablotins, Satan, leur commandant en chef, s’arrogent la prétention de déranger, à chaque instant, l’ordre régulier des choses, pour satisfaire leurs fantaisies les plus excentriques. Les divinités des anciens paganismes sont des êtres réels, surnaturels. Leurs oracles et prodiges le sont aussi. Puis, à tout ce surnaturel diabolique, il faut ajouter le surnaturel divin. Non-seulement tous les miracles de l’Ancien et du Nouveau Testament sont littéralement acceptés, mais encore les miracles ecclésiastiques pleuvent sur le monde. L’Eglise elle-même est un miracle permanent, un organisme surnaturel qui s’applique d’en haut et du dehors à la société humaine et lui communique miraculeusement la vérité et le salut. Les sacrements sont miraculeux. Le prêtre est miraculeux. Ses pouvoirs sont miraculeux. Des légions de saints, de saintes, de moines, d’ermites, d’innombrables collections d’images, de statues, de reliques, etc., etc., brassent le miracle à profusion. En voulez-vous ? En voilà, de toute sorte, de toute couleur, de toute grandeur, de toute qualité. Tous n’avez qu’à choisir. Et que fût-il advenu des orthodoxes et de moi, si nous avions voulu répandre alors nos opinions actuelles sur les choses surnaturelles ? Nos divergences eussent paru imperceptibles , et qui sait ? au lieu de nous combattre avec la plume comme aujourd’hui, nous aurions fort bien pu nous rencontrer dans quelque sombre in pace et nous aider mutuellement à supporter les tristes conséquences de notre rationalisme.
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